Alors tu travailles ici ? [PV. Jenny]

Pendant que quelques unes des ses filles occupaient quelques clients, la belle maîtresse discutait dans le salon centrale avec ses autres précieuses. Elle rirent sur les défauts physiques des hommes qui venaient les visiter, sur leurs mimiques, sur la façon dont elles les dupaient! Tout ici étaient fait pour rire des hommes, pour médire à leurs côtés sans qu'ils ne puissent l'entendre. Soudain une voix assez grave se fit entendre et les filles se retournèrent, certaines se levèrent pour voir la cause du trouble et gloussèrent devant une nouvelle proie. Toutes furent heureuse, toutes sauf Jenny, qui elle, reconnut de suite cette voix androgyne. C'était la femme qu'elle avait confondu avec un homme, celle qui cultivait son androgénie, celle qu'elle ne comprenait pas du coup.

Elle se leva, faisant mine de se ficher des envies étranges de cette femme de ressembler à un homme et l'accueillit comme un nouveau client à choyer, même si au final, la gêne était toujours là. Alors elle avança, d'un pas suave et lent, sa marche magnifiée par sa robe moulante rouge décolleté et en fente. Elle sourit et telle une bonne maîtresse de maison annonça:

-Bienvenue chère cliente. Laquelle de mes filles voulez-vous choisir? Elles feront tout ce que vous demanderez, ce sont de très bonnes filles. Je vous souhaites une agréable visite ma chère.

Elle s'inclina et les filles, surprises de voir qu'une femme se tînt devant elles, s'inclinèrent à leur tour tout en prononçant un "Bonjour" général.

Que la louve ne se méprenne pas, si les filles de Jenny gloussaient, ce n'était pas forcément parce qu'elle la trouvèrent belle, mais simplement car elle virent un nouveau pigeon s'enfoncer dans des affaires charnelles et très chères payées. Mais après, si cela fut le cas, que sa beauté fit glousser, ce n'était pas faux. Autant avoir de beaux clients, c'était bien mieux à supporter une fois dans le lit.

Jenny ne fit que sourire aux deux premières paroles de la jeune femme. Même si elle ne la comprît pas, elle se plut à entendre le timbre de sa voix. Elle laissa Omi faire, trouvant ses doigts sur son décolleté extrêmement frais, mais dans la chaleur décadente du lieu, elle ne s'en sentit que mieux.

-Pourquoi ferais-je cela? Un client reste un client après tout! A moins, que tu ais les moyens de te le permettre..

La brune observa donc Omi donner de son argent. Ici, tout était cher et elle bien lui faire comprendre. Les hommes douillaient et les femmes androgynes douilleraient aussi. Car toujours, cela lui resta dans la gorge: cette incompréhension. Pourquoi voulut-elle tant ressembler à un homme? Alors que les femmes furent les choses les plus belles créées en ce monde!

Jenny s'approcha de la louve, ses lèvres à peine à quelques centimètres de celles de sa vis-à-vis. Elle susurra alors :

-Etre séduite et se laisser séduire, il y a toute une nuance entre ses expressions. Je te ferai visiter, mais sache que ce n'est pas assez généreux ma chère amie.

Dit elle en parlant de la somme qu'elle voulût avoir. Elle se recula ensuite, trouvant le regard perçant de l'androgyne bien trop gênant lorsqu'il croisât le sien. Elle se tourna dos à Omi et ordonna à ses filles de choyer la nouvelle cliente. Ensuite elle se mit à marcher dans un long couloir, le traversant, entendant par ci par là des soupirs et des gémissements qui traversèrent les portes des quelques chambres usitées.

-Suis-moi je te prie.

Un léger frisson vint parcourir le corps entier de la maîtresse de maison. Autant dire que pour ne pas finir gelée, valait-il mieux rendre la visite la plus agréable possible pour satisfaire la nouvelle cliente.

La brune se retourna, un sourire amusé aux lèvres. Elle planta son regard noisette dans celui glacé de la louve et répondit d'une voix douce:

-Qu'entends-tu donc par services privés?

Tout en marchant délicieusement et calmement, la jeune femme réfléchit à depuis combien de temps avait-elle bâtit cette institution.

-Cela fait bien quelques années.

Jenny commença à en avoir assez de ces courants d'air frais qui provoquait chez elle des frissons gênants et désagréables. Elle n'était pas de l'élément du feu pour rien. Alors, avant de se retourner une nouvelle fois vers Omi, elle calma son visage énervé et se mit à sourire. Elle ouvrit une large porte où une immense salle d'un style traditionnel japonais se situa devant elle. Dedans, on retrouva un grand jacuzzi ainsi qu'un minibar sophistiqué, un ambiance feutrée, une petite fontaine rectangulaire dont le bruit du coulis de l'eau donnait une atmosphère apaisante à la pièce. Un peu plus loin, un fauteuil relaxant ainsi qu'une table de massage. Et bien sûr, une porte dans le coin de la pièce donnait sur une chambre intime et luxueuse.

Elle observa la blonde et jouta:

-Parce que mes chambres sont belles, parce que mes filles sont belles, intelligentes et savent faire pleins de choses, parce que nous ne sommes pas le plaisir des pauvres.

Jenny se mit à sourire tout en entourant de ses fins bras le cou de la louve. Elle vint sentir l'arôme glacial que dégageait sa peau et ferma les yeux un instant. Par la suite, elle approcha ses lèvres de celle de la blonde et répondit d'un ton calme mais tout de même quelque peu pimpant:

- Il faut mériter la maîtresse pour la sentir en soi.

Ensuite elle se recula tout en remerciant l'alpha pour l'avoir félicitée. Cette institution, elle l'avait durement gagné à la sueur de sa matière grise, au sacrifice, devenu une habitude, de son corps. Puis elle sourit de plus belle:

- C'est le meilleur moyen pour attirer cette clientèle qui peut se permettre mille et une générosités.

A la suite de la demande de la louve, une des filles de la maîtresse de maison s'avança d'un pas assuré mais d'un regard doux. Elle n'était pas docile, mais pas hostile pour autant. Puis, elle favorisait de loin la gente féminine.

-Je suis à votre service.

Elle s'approcha et attendit le verdict de la cliente. Pour le moment, Jenny ne se permit pas d'intervenir, elle n'en jugea rien de nécessaire.

-Je te retourne le compliment, belle alpha.

Il ne fallait pas se voiler la face, dans ce monde, au moins une fois chaque homme avaient pensé à se rendre dans ce genre d'endroit et la plupart d'entre-eux l'avaient fait. Ici, on ne pouvait avoir confiance qu'en très peu de personne si ce n'est qu'à soi-même.

La jeune femme s'avança encore une fois, un regard à la fois hautain et joueur. Elle se détacha les cheveux et sourit.

-Ici, il n'y a pas de femmes plates, ni placides. Je me nomme Esther, je serai heureuse de vous servir ce soir.

Elle s'inclina ainsi que les autres filles aussi. A la suite des dires de la louve, une autre d'entre elle s'avança. Elle avait les cheveux noir, un regard noisette perçant ainsi qu'une peau pâle qui rappelait les douces peaux que possédaient les chinoises d'antant.

-Je me prénomme Fei... Si vous avez besoin de quoique ce soit cette nuit, appelez-moi, je ferai en sorte que vos désirs soient assouvis.

Bien sûr elle ne parlait pas forcément de choses charnelles, mais simplement d'une boisson, ou d'autres choses.